« Lettres retrouvées (1969-1989) », de Marguerite Duras et Michelle Porte : la destinataire idéale
On imagine sans peine l’émotion qui a dû envahir la cinéaste Michelle Porte en 2017 : retrouver dans ses archives, vingt-cinq ans après la disparition de Marguerite Duras (1914-1996), la petite vingtaine de courriers que lui avait adressés l’écrivaine, lui a inévitablement rappelé à quel point, dans sa vie privée comme dans l’espace médiatique, l’autrice fut « un véritable personnage ». Que les deux femmes aient pu entretenir une collaboration artistique durant plus de trente ans apparaît à Michelle Porte non seule......
Yann Andréa et Marguerite Duras, à La Poterie-Cap-d’Antifer (Seine-Maritime), en 1980. HELENE BAMBERGER / OPALE.PHOTO « J’ai commencé à écrire L’Amant parce que Yann est revenu aux hommes. » Elles sont à peine assises, dans la chambre-bureau de l’écrivaine, que Marguerite Duras lance cet aveu à une journaliste qu’elle voit pour la première fois. Marianne Alphant, de Libération, venue l’interroger sur ce roman qui vient de paraître, en 1984, reste sans voix. A ce moment précis, Yann Andréa entre dans la... ...
Un jour, Marguerite Duras en a assez de la solitude. De cette distance qu’elle a mise entre elle et les autres pour réinventer sa vie dans des romans. « J’ai compris que j’étais une personne seule avec mon écriture, seule très loin de tout. Ça a duré dix ans peut-être, je ne sais plus » (Ecrire, Gallimard, 1993). Après sa rupture avec le journaliste et écrivain Gérard Jarlot, en 1963, il y a encore des amants par-ci par-là, de grandes tablées dans sa maison des Yvelines, à Neauphle-le-Château, le week-end. Mais Margue. ...
L’écrivaine Marguerite Duras, chez elle, à Paris, en 1955. STUDIO LIPNITZKI / ROGER-VIOLLET Elle doit avoir 17 ans. Elle a oublié qui l’a emmenée rue Saint-Benoît, au début des années 1970, pour rencontrer Marguerite Duras, l’autrice de Détruire dit-elle (Editions de Minuit, 1969), ce livre qui l’a « envoûtée ». Isabelle Adjani se rappelle que le plancher lui semble bancal, tangent, au domicile de l’écrivaine. « Ou bien c’est moi qui étais en lévitation, flottante. J’étais subjuguée, j’avais l... ...
Dionys Mascolo, Marguerite Duras et Robert Antelme, dans les années 1940. COLLECTION JEAN MASCOLO Quelques années avant sa mort, en 1996, Marguerite Duras se rue à la fenêtre de son appartement de la rue Saint-Benoît, à Paris, et crie le nom de son ami, l’écrivain Jean Marc Turine, qui vient de lui rendre visite. Ce dernier remonte aussitôt. Les Allemands vont venir l’arrêter, dit-elle, sous l’effet d’une panique incoercible. D’autres fois, ils attendent dans la cave de venir la prendre. Lorsqu’elle entre à... ...
La romancière Marguerite Duras avec son fils, Jean Mascolo, chez elle, à Paris, en juin 1952. AFP Peut-on imaginer ce que représente un avortement pour une mineure de 18 ans, dans la France de 1932 ? Les femmes sont alors très loin d’avoir obtenu ce droit, acquis en 1975, sans les conditions de gratuité et d’anonymat que l’on connaît aujourd’hui. Elles devront attendre près de cinquante ans de plus, le 8 mars 2024, pour le voir inscrit dans la Constitution. Quand Marguerite Duras avorte, c’est un délit pé... ...
L’Amant vient d’avoir 40 ans. Il est beau et jeune pour l’éternité. Marguerite Duras, elle, a 70 ans lorsqu’elle publie, en 1984, aux Editions de Minuit, ce best-seller international traduit depuis en 44 langues. « Je suis mondiale ! », s’émerveille-t-elle. Son public d’intellectuels avertis et par avance conquis devient une foule immense d’admirateurs. L’écrivaine punaise dans l’entrée de son appartement parisien de la rue Saint-Benoît, dans le 6e arrondissement, la double page publicitaire parue dans Le Mo. ...
Fantasme ultime de Lol, la scène originelle du ravissement au bal de Michael Richardson est contagieuse : l’impossible qui s’y loge tente autour de l’héroïne d’autres personnages du livre, Tatiana et Jacques Hold, son amant. Le désir aime sa perte, qui forme sa chance dernière — son kairos illusoire. En regard de lui, tout est pâle, l’obligation d’être, de faire dans un monde amputé, lacunaire : « Une fois sortie de chez elle, dès qu’elle atteignait la rue, dès qu’elle se mettait en marche, la promenade la c... ...
L’Amant vient d’avoir 40 ans. Il est beau et jeune pour l’éternité. Marguerite Duras, elle, a 70 ans lorsqu’elle publie, en 1984, aux Editions de Minuit, ce best-seller international traduit depuis en 44 langues. « Je suis mondiale ! », s’émerveille-t-elle. Son public d’intellectuels avertis et par avance conquis devient une foule immense d’admirateurs. L’écrivaine punaise dans l’entrée de son appartement parisien de la rue Saint-Benoît, dans le 6e arrondissement, la double page publicitaire parue dans Le Mo. ...
L’écriture peut-elle se faire ailleurs qu’à une table ? Que dans un café ? Que dans un lit ou sur le banc d'un parc ? Pour Cécile Coulon, la réponse est évidente. Elle a trouvé une autre source d'inspiration : la course. Outre le fait que ce soit une manière simple de se maintenir en pleine forme, courir lui a inspiré Petit éloge du running (2021, ed. Les Pérégrines). Ecrivaine depuis l’adolescence, Cécile Coulon a pour plus grandes références Marguerite Duras et Stephen King, inspirant alors ses romans et poème... ...
En 2022, l'actrice était à l'affiche de deux films présentés lors du 75e Festival de Cannes. Isabelle Adjani avait joué dans Mascarade, réalisé par Nicolas Bedos, mais aussi dans Peter von Kant, un long-métrage de François Ozon. A l'occasion de ce grand événement du cinéma, Isabelle Adjani était revenue sur sa présence lors du Festival de Cannes. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle n'y était pas très à l'aise : "A Cannes, comme disait Marguerite Duras, je ne sais pas où me mettre", commençait-elle par d... ...