Actualités Chroniques
Quelle prouesse ! Alors que le récit du Robinson est un genre hyper convenu, Marie Spénale parvient à tout y chambouler dans Il y a longtemps que je t'aime pour ne jamais emprunter les passages obligatoires. Déjà, son héroïne est une femme qui a vécu : le naufrage est plus une seconde chance pour elle, une échappatoire à une routine lassante qu'un drame. Ensuite, si elle cherche dans un premier temps à assurer sa subsistance et à s'abriter, le récit se désintéresse vite de ces poncifs pour s'aventurer ailleurs, au fo... ...
Dans un petit port de Normandie, un homme revenu d’un long voyage, aspire à la tranquillité et à la sérénité qu’offre la mer. C’est là, dans ce décor presque désert, baigné par la paix d’un grand soleil, qu’il croise une jeune fille qui, par sa grâce et sa liberté, éveille en lui des souvenirs d’une autre fillette, Pauline, avec qui il partageait les joies simples de l’enfance. Pauline ou l’enfance n’est pas seulement le récit d’une quête personnelle, celle d’un homme cherchant à renouer avec une ... ...
Dans La Part maudite, Georges Bataille décrit le soleil comme ce qui se donne en soi : « La source et l'essence de notre richesse sont données dans le rayonnement du soleil, qui dispense l'énergie – la richesse – sans contrepartie. Le soleil donne sans jamais recevoir. » À l'opposé d'Icare — malheureux de s'être brûlé les ailes pour avoir volé trop près du soleil — Héliogabale, comme son nom l'indique, ne fait qu'un avec le soleil, et comme lui, la brûlure est son essence même. Syrien devenu empereur ... ...
Dans un futur dystopique, la gare de Yokohama a commencé à muter spontanément et à se dédoubler, si bien qu’elle recouvre à présent 99 % du Japon. Hiroto n’a pas la chance d’être un « intragarien » : né dans un petit village à l’extérieur d’une des sorties de la gare, il vit des déchets que celle-ci rejette régulièrement. Ce quotidien ordinaire au sein de sa communauté, ponctué par l’extension permanente de la gare titanesque, est rompu le jour où un homme grièvement blessé s’effondre devant lui, lui ... ...
Léa Veinstein est une spécialiste de l’œuvre de Kafka à laquelle elle a consacré sa thèse. Cette brève présentation est celle de son éditeur et il n’y a rien à en redire sauf peut-être que l’autrice est bien plus qu’une simple thésarde qui aurait bossé dure sur la vie et l’œuvre de l’écrivain. « Il y avait dans mon rapport à Kafka, sous le vernis académique, une puissance magnétique, un amour de midinette, la tâche de l’enfance, le regard du père. Il était ma langue étrangère ». Chez la biograph... ...
Nous sommes tous constitué de la moitié d’un homme et d’une femme. Après la conception, strictement égalitaire, la gestation échoit à la seule femme. L’homme, le père, peut accompagner sa femme pendant ce moment et rien, dans la nature, dans ce qui ne dépend pas de nous, ne l’y oblige. La reproduction de l’espèce humaine, qui est dans le cœur des hommes des deux sexes, est une lourde tâche pour les femmes. Elles doivent accepter que le foetus grandisse en leur matrice pendant neuf mois et l’accoucher ... ...
Nous sommes tous constitué de la moitié d’un homme et d’une femme. Après la conception, strictement égalitaire, la gestation échoit à la seule femme. L’homme, le père, peut accompagner sa femme pendant ce moment et rien, dans la nature, dans ce qui ne dépend pas de nous, ne l’y oblige. La reproduction de l’espèce humaine, qui est dans le cœur des hommes des deux sexes, est une lourde tâche pour les femmes. Elles doivent accepter que le foetus grandisse en leur matrice pendant neuf mois et l’accoucher ... ...
Paru pour la première fois en 1994, Le fil résonne toujours aussi fort. Il y a de ces livres qui existent avec une puissance toute particulière – et c’est bel et bien le cas ici. Dans ce flux constant de pensées, découpé en trois parties distinctes, la réalité de cette expérience singulière nous embrasse sans état d’âme, presque tendrement, mais surtout avec toutes les difficultés qu’elle porte. Le premier acte, hypocondriaque par nature, fait attention à tout, tout le temps. « … tu entendais les toux et... ...
En publiant, aux éditions du CNRS, L’invention de l’esquisse à la Renaissance, l’historienne de l’art nous fait entrer dans ce qu’ont peut-être été les idées premières des grands maîtres. « Le terme français d’“esquisse” vient du mot “shizzo” […]. Au sens propre, “shizzo” désigne le surgissement de l’inspiration » et c’est de ce surgissement et de toutes ces façons de le garder en mémoire dont il va être question ici. Cette étude est fascinante, elle nous permet d’apprendre et de nou... ...
En publiant, aux éditions du CNRS, L’invention de l’esquisse à la Renaissance, l’historienne de l’art nous fait entrer dans ce qu’ont peut-être été les idées premières des grands maîtres. « Le terme français d’“esquisse” vient du mot “shizzo” […]. Au sens propre, “shizzo” désigne le surgissement de l’inspiration » et c’est de ce surgissement et de toutes ces façons de le garder en mémoire dont il va être question ici. Cette étude est fascinante, elle nous permet d’apprendre et de nou... ...