Stuart Turton, Paul Willems, Pascale Quiviger : la chronique « poches » de François Angelier
Huis clos criminels et labyrinthes fantastiques font leur fiel des châteaux et des manoirs, exploitant sans pitié greniers et recoins, caves et caveaux. Avec son deuxième ouvrage, L’Etrange Traversée du Saardam, le romancier anglais Stuart Turton, auteur, en 2019, du best-seller international Les Sept Morts d’Evelyn Hardcastle (Sonatine), radicalise son propos, enserrant son intrigue dans la seule coque d’un galion néerlandais (un « indiaman »), le Saardam, armé, en 1634, par la richissime Compagnie hollandais......
LA CHRONIQUE D'ÉTIENNE DE MONTETY - Lit-on un roman tragique ou, au contraire, furieusement comique ? On se le demande devant l'histoire d’un pauvre pantin sous l'averse. Que d'eau ! Il pleut beaucoup sur la vie de Paul Sorensen : la faute en revient au climat détraqué de ce jour de printemps de l'an 2031, et aussi à son histoire familiale. Qu'on en juge : sa haine pour son père l'a conduit à lui tirer deux balles dans la tête, alors qu'il était déjà mort. Ce geste terrible peut-il être qualifié de crime? De coup ... ...
LA CHRONIQUE D’ÉRIC NEUHOFF - Dans son nouveau roman, l’écrivain américain a perdu la virtuosité de la Trilogie new-yorkaise. Reste la bonne vieille métafiction, les références littéraires et une prose qui traîne les pieds. «Il avait perdu sa magie.» Cette première phrase, on le sait, concernait un acteur dans Le Rabaissement de Philip Roth. Elle pourrait s’appliquer à Paul Auster. Quelque chose s’est cassé, chez lui. Cela ne date pas d’hier, mais avec Baumgartner, la dégringolade saute aux yeux. On dirait un mauv... ...
Accueil Culture Livres Romans Pascale Kramer fait son grand retour avec "Les Indulgences". Une éblouissante saga familiale qui raconte les répercussions d’une passion interdite sur trois générations de femmes. Un livre corrosif où nul n’échappe à ses responsabilités. France Télévisions - Rédaction Culture Publié le 20/01/2024 11:57 Temps de lecture : 3 min Portrait de Pascale Kramer à Paris. (JEAN-FRANÇOIS ROBERT / FLAMMARION) À l’heure où la parole libérée de... ...
Son auteur Paul-Jean Toulet puise son inspiration dans ses propres souvenirs de jeunesse béarnaise et sa vie tumultueuse marquée par les fêtes parisiennes et les voyages lointains. À Paris où il vécut de 1898 à 1912, Toulet a fréquenté Giraudoux, Léon Daudet, Debussy, Francis Carco et Willy dont il fut l’un des nègres. Amateur d’alcool et d’opium, Toulet a écrit huit romans (dont Mon amie Nane, objet d’une précédente chronique) et La jeune fille verte, rédigé dans sa première version en 1901, mais qui ne fut p... ...
Rentréelittéraire23 - Voici la sélection 2023 du Prix Vendredi : Au nom de Chris, de Claudine Desmarteau, Gallimard Jeunesse Dix-huit ans, pas trop con, de Quentin Leseigneur, Sarbacane Premier rôle, de Mikaël Ollivier, Thierry Magnier Le souffle du puma, de Laurine Roux, L'école des loisirs De larmes et d'écume, Stéphane Michaka, Pocket jeunesse This is (not) a love letter, d'Anouk Filippini, Auzou Octave, d'Arnaud Cathrine, Robert Laffont La dernière saison de Selim, de Pascale Quiviger, Rouergue Tous nos... ...
Entre les XVIIIe et XXe siècles, de la naissance du roman gothique et du surgissement du romantisme allemand jusqu’au cinéma expressionniste germanique et aux films des studios Hammer dans les années 1950, l’Europe fantastique écrit en anglo-américain, parfois en français, et cauchemarde en allemand. C’est en tout cas ce que l’on a l’habitude de croire. Mais, en matière de peur, comme chacun sait, les habitudes n’existent pas. D’où l’intérêt d’aller quêter ailleurs le frisson nouveau, notamment en ... ...
La boxe est la cadette titanesque des échecs, sa disciple, selon l’esprit, mais son enfant prodigue, selon la chair. Dans les deux cas, un combat sur une lice bien délimitée, les quatre coins du ring ou les soixante-quatre cases du damier ; un face-à-face frontal entre deux monstres mondialement célèbres (eux seuls comptent, les autres croupissent dans l’ombre) ; un déploiement public mutique de pure technique et d’art des coups. A la clé, une entrée dans la légende ou dans l’oubli. Ce sont les corps qui di... ...
Le chroniqueur, son nom le dit assez, n’a affaire qu’au temps, au secret de sa durée intime, aux fracas des intensités historiques ou au petit flux des jours. Un univers temporel qu’il tamise pour en isoler les pépites événementielles ou délimiter les tourbillons intérieurs. Placés sous l’invocation du Besoin des choses, les trente textes qu’entre 1907 et 1943 publie Charles Ferdinand Ramuz (1878-1947) dans la presse helvétique (Journal de Genève, Gazette de Lausanne, ou l’hebdomadaire Aujourd’hui, pour l... ...
Un œil attentif aux deux couvertures, pulp en diable, signées Bernard Khattou, avec ses fuyardes terrorisées, sa main crispée de souffrance et son arbre calciné, dissipera dans l’instant toute illusion : le chant du cygne, Swan Song, entonné par le romancier américain Robert McCammon, challenger de Stephen King pour le titre de « M. Horreur » des lettres américaines, n’est en rien un chant d’adieu, suave et sublime, au monde et à la création. Plutôt un mix de hurlements de sirènes assaisonné de cris paniqu... ...
Randonner, fuir et fuguer sont trois manières poétiques, chacune à sa manière, d’user de la planète, trois « usages du monde » qui déterminent une saisie de l’instant, dictent un art du parcours et offrent un appel d’horizon chaque fois bien différent. Avec Victor Hugo (1802-1885), la randonnée rhénane se confond avec les étapes visionnaires d’une quête nocturne ; le fuyard Vidocq (1775-1857) fait de sa vie, pendant plus d’une décennie, un cocktail frénétique de séductions minute et d’évasions sav... ...